Chêne Pointu : Un Quartier Marqué par la Mort de Zyed et Bouna

idir hakim photographe paris

Aujourd’hui, je suis retourné à Chêne Pointu, là où les émeutes de 2005 ont commencé sous Sarkozy. Un rappel historique : en 2005, après la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, poursuivis par la police, des émeutes ont éclaté dans plusieurs banlieues françaises, dont Clichy-sous-Bois. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, a attisé les tensions en qualifiant les jeunes des banlieues de « racaille » et en promettant de « nettoyer » les quartiers au Kärcher. Cela a déclenché une colère immense et des violences qui ont marqué l’histoire de la France contemporaine.

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Les émeutes ont débuté après la mort tragique de Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans), électrocutés en se cachant dans un poste électrique pour échapper à la police. Cet événement a déclenché trois semaines de violences urbaines dans plusieurs banlieues françaises. Les propos de Sarkozy ont exacerbé la colère des jeunes et amplifié les émeutes, qui ont vu des milliers de véhicules incendiés et de nombreux bâtiments publics endommagés. Les promesses de réhabilitation des banlieues et d’amélioration des conditions de vie sont restées largement non tenues, laissant les habitants dans des situations précaires et insatisfaisantes.

En 2015, les policiers impliqués dans la poursuite ayant conduit à la mort des deux adolescents ont été acquittés, une décision perçue par beaucoup comme un déni de justice, renforçant encore le fossé entre les institutions et les habitants des quartiers populaires.

Depuis 2005, rien n’a changé ici : la cité est toujours aussi sale, pas sûre, et il n’y a aucun endroit pour les enfants où jouer. Les habitants continuent de vivre dans des conditions difficiles, et les promesses de réhabilitation sont restées lettres mortes.

idir hakim photographe paris

Les photos que j’ai prises aujourd’hui montrent clairement l’état actuel de la cité Chêne Pointu. On voit des graffitis délavés et des murs délabrés, symboles de l’abandon. Les familles continuent de se débrouiller comme elles peuvent, souvent en plein air, sans installations adaptées pour les enfants.

idir hakim photographe paris

Détails techniques :

  • Appareil photo : Canon EOS 80D
  • Objectif : 18-250mm
  • Focale : 55mm
  • Ouverture : f/5.6
  • Vitesse d’obturation : 1/250s
  • ISO : 200

Ces images parlent d’elles-mêmes. Elles montrent la réalité crue et sans fard de la vie à Chêne Pointu. La cité est toujours en état de délabrement, les habitants luttent chaque jour pour une vie meilleure, mais l’aide et les réformes promises se font toujours attendre.

En capturant ces moments, j’espère attirer l’attention sur la situation critique de ces quartiers et rappeler que derrière chaque photo, il y a des vies, des familles et des histoires qui méritent d’être entendues et soutenues.

Un Jour dans la Cité du Bosquets : L’Espoir à Travers l’Objectif

idir hakim photographe paris

J’étais dans la cité du Bosquets, un endroit tristement connu pour les violences policières et cette fichue culture du chiffre qui pousse les policiers à faire du zèle. Là-bas, j’ai suivi John, un éducateur incroyable de l’association Arrimages. Tout le monde le connaît, tout le monde le respecte. John, il trouve du boulot ou des formations pour les jeunes et même les moins jeunes. Partout où on passait, il disait bonjour à tout le monde. Cette asso, c’est une vraie bouffée d’oxygène. Elle détourne les jeunes du crime et les guide vers l’emploi, jouant un rôle que l’État devrait jouer.

idir hakim photographe paris

Photographier ces moments était super important pour moi. J’ai voulu capturer l’essence du travail de John et l’impact positif de l’association sur la communauté. C’est fou de voir à quel point une personne peut changer des vies.

Le Bosquets, c’est une cité qui a vu naître et grandir beaucoup de jeunes pleins de talents et de rêves. Mais malheureusement, c’est aussi un lieu où les tensions avec la police sont fréquentes. La culture du chiffre pousse les forces de l’ordre à multiplier les interpellations, souvent de manière arbitraire, ce qui ne fait qu’accroître le sentiment d’injustice et de révolte chez les habitants. C’est dans ce contexte difficile que des héros du quotidien comme John interviennent.

idir hakim photographe paris

John, c’est ce type qui n’hésite pas à aller vers les jeunes, à les écouter, à comprendre leurs problèmes et à chercher des solutions concrètes pour les aider. Que ce soit en les orientant vers une formation, en les aidant à trouver un emploi, ou tout simplement en leur apportant du soutien moral, il est toujours là. Son sourire et sa bienveillance sont contagieux, et partout où il va, il est accueilli chaleureusement.

Sur la première photo, tu vois un jeune de la cité, déterminé à trouver sa voie hors du crime. Son regard, sa posture, tout montre qu’il veut s’en sortir. La lumière naturelle éclaire son visage, capturant cette détermination et cet espoir. La deuxième photo, c’est John. Toujours là pour les autres, avec sa casquette et son air sérieux mais bienveillant. Enfin, la dernière photo montre un autre membre de l’association, prêt à aider et inspirer.

Chaque rencontre, chaque moment capturé, raconte une histoire. L’histoire de jeunes qui, malgré les difficultés, cherchent à s’en sortir. L’histoire de John et de ses collègues qui ne comptent pas leurs heures pour offrir un avenir meilleur à ces jeunes. L’histoire d’une communauté qui, malgré les stigmates et les difficultés, reste soudée et solidaire.

idir hakim photographe paris

  • Appareil photo : Canon 80D
  • Objectif : 50mm f/1.8
  • Ouverture : f/2.8 pour un flou d’arrière-plan subtil, mettant en avant les sujets.
  • Vitesse d’obturation : 1/320s pour capturer les détails nets.
  • ISO : 200 pour une lumière naturelle douce, idéale pour les portraits en extérieur.

Être témoin de l’engagement de John et de l’association Arrimages m’a profondément inspiré. Leur travail est vital pour la communauté, apportant espoir et opportunités à ceux qui en ont le plus besoin. J’espère que mes photos reflètent cette réalité et encouragent d’autres à soutenir ces initiatives.

Il est essentiel de montrer au monde le travail formidable de ces associations et des personnes qui les animent. Leur dévouement et leur engagement sont des exemples à suivre. Ils prouvent qu’avec de la volonté et de l’entraide, il est possible de faire bouger les choses, même dans les quartiers les plus difficiles.

La présence de figures comme John dans la communauté est essentielle pour montrer la voie vers un avenir meilleur. Leur détermination et leur engagement sont une source d’inspiration pour nous tous. C’est un honneur de pouvoir les photographier et partager leur histoire à travers mon objectif. Ces moments, ces regards, ces sourires, tout cela raconte l’espoir et la résilience d’une communauté qui ne baisse jamais les bras.

idir hakim photographe paris

En terminant cette journée dans la cité du Bosquets, je suis reparti avec le cœur rempli d’espoir et de gratitude. Voir l’impact positif de John et de l’association Arrimages m’a rappelé pourquoi je fais ce métier. Capturer ces instants, c’est plus qu’un simple travail, c’est une mission. Une mission pour montrer la beauté et la force de l’humanité, même dans les endroits les plus inattendus.